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Le genre est un concept importé des études-anglo-saxonnes, qui traite de la dynamique des rapports sociaux entre deux groupes antagonistes et complémentaires. Son analyse permet de questionner les catégories sexuées, puis de comprendre comment les différences de sexes sont produites et reproduites. En français, son équivalent pourrait correspondre à : « rapports sociaux de sexe » (Liebe, 2008 : 15-16). Bien que considéré comme « une façon première de signifier le pouvoir » (Scott, 1988 :141), le genre renvoie à un processus qui crée et fixe les différences sexuées tout en les présentant comme naturelles. Ainsi, l’analyse « genre » consiste à appréhender la façon dont les catégories sexuées, à savoir, l’homme et la femme sont le produit d’un processus social et historique, qui hiérarchise deux groupes sociaux, en leur assignant des qualités propres et des positions bien déterminées.

Penser genre, c’est réfléchir sur ce que devrait être le statut de l’homme et de la femme en mettant en lumière les représentations, et les pratiques de ces deux groupes en fonction de divers contextes. Ces efforts de production permettront de capitaliser des données et des connaissances, sur la façon dont les identités sexuées sont produites, construites et confirmées grâce à tout un arsenal de discours, de pratiques et d’idées reçues, qui structurent et traversent les sociétés dans le monde. Dès lors, le genre s’assimile à un musée social et culturel, un musée de mémoire effervescente et intarissable duquel, chaque culture selon les époques, façonne son mémoire de modèles idéels et idéals de la masculinité et de la féminité. En effet, dans toute société, le sexe de l’enfant conduit à des attentes certes différentes mais complémentaires avec l’autre sexe. Pendant que le sexe masculin devra être fort, courageux, actif, producteur et visible, le sexe féminin sera appelé à rester modeste, beau, domestique, reproducteur, passif, vulnérable et invisible. Chaque sexe se performera selon les exigences socioculturelles, afin d’être reconnu en tant qu’homme, ou en tant que femme (Butler, 2005, 2012). Ainsi, historiquement et culturellement, une copie masculine et une copie féminine du genre, sont reconnues comme modèle de savoir-faire et de savoir-être de la femme et de l’homme. Ce, tout au long de la vie. Et la dépendance à sa copie sociale et sa reconnaissance en celle-ci devient la feuille de route rendant intelligible et lisible les comportements, et qui à leur tour légitiment et pérennisent ces normes de genre (Butler, 2005, 2012).

Assujettis aux activités correspondant culturellement à leur rôle sexuel (Albagli, 1995 ; Marchand, 1999), les femmes seront insérées dans des rôles peu valorisés et valorisant, quand les hommes détenant le pouvoir, joueront des rôles dominants. Ainsi, d’un point de vue descriptif et hiérarchique, deux pôles sociaux s’apposent (Ehui, 2020). L’un, décrivant la position masculine qui confère le statut d’être majeur, détenteur des pouvoirs, et l’autre, la position féminine synonyme d’enclavement, voire d’aliénation dans la soumission et la domination. Le masculin plus valorisé que le féminin (Molinier, 2002), la femme est appréhendée comme une citoyenne mineure (Eldred, 2014). En conséquence, le statut inférieur des femmes (Mirchandani, 1999) valorise celui des hommes par le contrôle de la richesse et du pouvoir (Muntean et Ozkazanc-Pan, 2016). Dans certaines circonstances, la source de cet engrenage social, est associée à la volonté des « ancêtres-dieux » (Ehui, 2019). La femme est confinée dans une position sociale minimaliste la reléguant au bas de l’échelle sociale avec pour conséquences :

  • la mise en veilleuse de ses capacités et compétences intellectuelles
  • l’exclusion ou une limite d’accès aux ressources économiques,
  • la participation silencieuse à la vie politique,
  • l’incapacité de faire émerger le potentiel caché en elle
  • le maintien dans une chaîne de subordination et de soumission offrant peu de marge de manipulation. Etc.

Toutes ces conséquences mettent bien en exergue les différences qui entrent dans les modèles idéels et idéals de masculinité et de féminité. De cette manière, les normes de genre laissent planer l’impossibilité à la femme d’être reconnue en tant que personne « majeure », de performer « son » genre et de l’adapter aux contextes actuels de développement. Au premier abord, vu le degré d’intériorisation et les modes d’expression, les normes de genre semblent d’une stabilité inébranlable. Or les failles sont nombreuses, les occasions de reperformer, de désignifier les copies des genres (Boutin, 2014) afin de les ré-signifier sont multiples et le Défi Scientifique constitue l’une d’elles. De la politique « Intégration des Femmes au Développement » (IFD) en l’assistant et la protégeant (Hesseling, Locoh, 1997) ; à la remise en cause dans les années 80 des rapports de pouvoir socialement construits entre hommes-femmes (Booth, Protais, 2000), pour davantage insister sur le concept de genre ; il est à souligner que des efforts ont été fournis. 

Toutefois, il en faudra davantage dans la mesure où, nous ne cesserons de faire les mouvements de mains tant que la marche se poursuivra. La marche vers une société où l’équité, la responsabilité, l’égalité et la parité entre homme et femme seront évidentes. Il ne s’agit pas d’une transgression aux normes de genre admises, mais d’une tribune scientifique qui se charge de contribuer à la création d’une expression et d’une reperformance, qui contribuera à réécrire les copies existantes pour une participation équitable, responsable, égalitaire, paritaire et légale de la femme et de l’homme au développement et à l’évolution de la société. Adopter une posture scientifique à travers des approches disciplinaires différentes, c’est parler genre (genre comme méthode et théorie), c’est faire parler le genre (interroger le genre), faire parler du genre (diffuser les connaissances scientifiques) et faire parler au genre (agir auprès des acteurs, l’homme et la femme) autrement. C’est dans cette posture que se situe le pouvoir de penser, d’agir et de faire du scientifique, sur les normes de genre à travers la REVUE AFRICAINE DES SCIENCES SOCIALES. PENSEES GENRE. PENSER AUTREMENT en abrégé RASS-PGPA. Il s’agit d’une revue en ligne avec une périodicité de deux parutions annuelles.

L’inexistence de peu de tribune d’expression spécialisée sur les problématiques liées au genre, motive ce choix. Domiciliée en Côte d’Ivoire, cette revue interpelle l’expertise des disciplines en sciences sociales (Anthropologie, Criminologie, Sociologie, Géographie, Histoire, Philosophie, Sciences de l’éducation, Psychologie, Economie, Droit, Sciences politique, etc.) en la matière. Initiée et mise en place par des chercheurs ivoiriens, en collaboration avec des collègues de bien d’autres pays exerçant actuellement dans des universités et instituts de recherche du continent et en dehors, la REVUE AFRICAINE DES SCIENCES SOCIALES. PENSEES GENRE. PENSER AUTREMENT sera en charge de la publication et de la diffusion du savoir, produit des recherches de la communauté savante, qui s’intéresse aux questions de genre. Cette posture est commandée par l’intérêt croissant que connaît le genre en rapport avec le développement au sein des universités et de nos milieux de vie. Dans la mesure où cette revue voit le jour dans un environnement pluridisciplinaire, une rubrique varia consacrée à la diffusion des articles inédits, en rapport avec d’autres domaines de recherche, est prévue. Tous ces savoirs doivent néanmoins avoir pour grille de lecteur et fil conducteur, les sources essentiellement endogènes, pouvant contribuer à une meilleure lecture et compréhension du développement social et culturel.

La REVUE AFRICAINE DES SCIENCES SOCIALES. PENSEES GENRE. PENSER AUTREMENT sera encadrée et dirigée par des enseignants-chercheurs de la Côte d’Ivoire et d’autres pays, autant africains (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Sénégal, Togo, Tchad,) qu’européens (France).

  • Prisca Justine EHUI (Institut des Sciences Anthropologiques de Développement (ISAD); Directrice de Publication de la Revue; Université Félix Houphouët-Boigny (Cocody-Abidjan / Côte d’Ivoire; ehuiprisca@yahoo.fr)
  • Jocelyne Karimatou BOUSSARI VOKOUMA (Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique; Rédactrice en Chef de la Revue; Ouagadougou/Burkina Faso/lyne.vokouma@gmail.com)
  • Kouakou Siméon KOUASSI (Archéologie et Patrimoine ; Département Tourisme, Espace et Société ; UFR Logistique et Tourisme, Hôtellerie-Restauration ; Université de San Pedro/Côte d’Ivoire ; simeon.kouassi@usp.edu.ci / kksimeon@yahoo.fr )

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