VARIA Vol.1 n°1, 2022

RASS-PGPA, Vol. 1 n°1 –  Juillet 2022 [télécharger]

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Éditorial du numéro

L’intérêt de mener des recherches scientifiques sur les problématiques de Genre et de les publier dans une optique de dissémination des résultats de trouvailles clés se doit aux multiples liens qu’elles entretiennent avec les principes de justice et des droits humains, d’équité et de démocratie sans le respect desquels une société humaine ne peut vivre en paix, ni évoluer normalement, voire correctement. C’est la raison pour laquelle les dynamiques d’analyse en matière d’approche Genre doivent non seulement intégrer la nécessité de prendre en compte sur le même pied d’égalité les besoins spécifiques des hommes et des femmes dans une société donnée, mais aussi les opportunités et les chances que cette même société est en mesure d’offrir aux deux sexes sans discrimination aucune.

Ainsi, en examinant les institutions sociales sur la base desquelles les socles des sociétés humaines se fondent, il est possible de comprendre la place de la femme dans la société viéwo au Burkina Faso (Art.1), les prouesses des femmes guerrières dans l’Europe médiévale (Art.2), les types d’alliances matrimoniales chez les Bété en Côte d’Ivoire (Art.4) et pourquoi, une Reine-Mère en pays agni (Côte-d’Ivoire), au regard des prérogatives qui lui sont assignées par les traditions et la culture de son groupe d’appartenance communautaire, ne peut épouser n’importe quel homme selon les normes établies (Art.3). Sur le plan mystique et sans sexisme, les hommes et les femmes œuvrent ensemble dans des sociétés secrètes pour la gestion des affaires communautaires au Burkina Faso (Art.5). Avec la ménopause, les femmes traversent une période délicate de leur vie, qui fragilise leur santé psychologique et morale comme le montre bien les cas observés au Centre Hospitalier Universitaire de Cocody en Côte d’Ivoire (Art.6).

L’essentiel de ces thématiques qui ont été traités dans le deuxième volume du premier numéro de la Revue Africaine des Sciences Sociales. Pensées Genre. Penser Autrement, rappelle avec des cas d’études à l’appui ce qu’une nation digne de ce nom doit faire, afin de parvenir à un développement durable : opérer de constants efforts face aux résistances des mentalités pour intégrer dans ses indicateurs de progrès la prise en compte des besoins spécifiques des deux sexes dans tout projet et programme d’action. En la matière, le Professeur Joseph KI-ZERBO (2002) a affirmé que:« L’histoire est unijambiste. Elle ne sera vraiment humaine que si elle marche sur ses deux jambes. ». Les deux jambes de l’histoire qu’il considère comme étant l’homme et la femme. Par ailleurs, le présent numéro aborde également la problématique de l’enseignement d’une discipline comme l’histoire à l’école primaire (Art.7) sans occulter les difficultés que rencontrent les pays africains pour asseoir les véritables bases d’une démocratie sans l’aide de la France, leur puissance colonisatrice (Art.8).

Dès lors, entre la promotion du Genre, afin de résoudre les questions des inégalités hommes-femmes, celle d’une pédagogie idéale en histoire pour aider les écoliers à mieux s’en sortir et celle d’une démocratie appliquée au contexte africain en vue de palier aux crises et aux instabilités sociopolitiques, comment la recherche en sciences humaines et sociales pourrait apporter sa contribution ? La Revue Africaine des Sciences Sociales. Pensées Genre. Penser Autrement s’y essaye ! Aux lecteurs/lectrices, nous souhaitons une belle immersion dans la découverte des connaissances scientifiques produites à travers les publications insérées dans ce numéro et qui s’inspirent des dynamiques sociétales établies, puis, évoluant dans le temps et l’espace.

Jocelyne Karimatou BOUSSARI VOKOUMA/ Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique/ Rédactrice en Chef de la Revue/ Ouagadougou/Burkina Faso/lyne.vokouma@gmail.com

Mise en ligne 18 juillet 2022